Combien de fois ai-je entendu mon entourage me dire, tu mets beaucoup trop d’huile sur ta salade ou encore surtout ne mets pas d’huile. C’est gras ou pire encore c’est de la graisse.

Donc oui, si nous consommons beaucoup trop de lipides, en effet ils sont mis en réserve et stockés dans nos cellules graisseuses.
Cependant, laissez- moi vous dire que si vous choisissez bien vos huiles, mieux encore, si vous les connaissez, il n’y a aucune raison qu’elles vous fassent du mal.
Les lipides sont les macronutriments les plus énergétiques de l’alimentation.

Ils sont indispensables pour nos activités quotidiennes. Leur rôle n’est pas seulement énergétique. Les lipides sont très importants pour la santé parce qu’ils constituent la structure des membranes de nos cellules et par là conditionnent leur bon fonctionnement et donc celui des organes auxquels elles appartiennent.
En somme, l’homme n’étant pas en mesure de fabriquer les acides gras essentiels (AGE), il est impératif de les récupérer par l’alimentation, notamment ceux provenant des graines végétales.
Voilà pourquoi, il ne faut pas se restreindre sur les huiles de qualité, même si ces dernières sont « grasses ».
Il faudrait prendre par jour :
    Pour un homme : environ 4 cuillères à soupe d’huile
    Pour une femme : environ 3 cuillères à soupe d’huile


C’est la dose qui vous permet d’avoir une alimentation bien proportionnée, composé d’un peu plus de 15 % de matières grasses ajoutées. Pour ce faire, nous devons être judicieux dans nos choix.
Alors qu’elles sont nos erreurs, quels sont nos a priori, comment nous retrouver au milieu de tant d’informations et tant d’huiles différentes.
Entre les huiles classiques – huile de tournesol, d’arachide, d’olive, de soja, de colza – les plus spécifiques – huile de lin, de pépin de raisin, de noix – et les moins connues – huile de perilla, de cameline, de son de riz ou de pépin de courge.


Voici des erreurs que, malheureusement, nous commettons par manque de connaissance.

Attention à la consommation d’huiles végétales qui ruinent votre cœur – tournesol, maïs, pépin de raisin


Ces huiles sont à fuir à tout prix.

En effet, les excès en oméga 6 sont liés à la consommation d’huile de maïs, de tournesol et de viandes d’animaux d’élevage intensif, nourris aux tourteaux de maïs et de tournesol.
Il faut dire que leur méthode de production industrielle est tout sauf naturelle : ces huiles sont généralement extraites à haute température ou à l’aide de solvants pétro-chimiques.
L’industrie agroalimentaire demande le maximum de profit, et pour cela, il faut un rendement maximum. La recette pour obtenir une huile raffinée consiste à utiliser les résidus de tourteaux de tournesol, de maïs. On ajoute un solvant de la famille du benzène, on chauffe à près de 200 C° (véritable pyrolyse), on presse. On obtient un liquide noirâtre qu’on filtre sur du sable compacté : une huile presque incolore apparaît. A ce stade, elle est dite : « raffinée ».
Les omégas-6 font partie, comme les omégas-3, des acides gras dits « essentiels », que notre organisme ne peut produire seul.

Ils ne sont pas mauvais en soi. Mais le problème réside dans le fait que notre alimentation moderne comporte beaucoup trop d’omégas-6 et insuffisamment d’omégas-3.

On estime que l’idéale santé se situe autour d’un ratio de 3 omégas-6 pour 1 oméga-3. Cependant, depuis un demi-siècle, nous consommons en moyenne plus de 15 omégas-6 pour 1 seul oméga-3, soit un ratio de 15 pour 1 ! 


Ce déséquilibre a des conséquences désastreuses pour notre santé. Il augmente drastiquement le risque d’infarctus : plusieurs études ont montré que la consommation d’huiles végétales riches en omégas-6 favorise les maladies cardiaques. Il accélère le vieillissement et favorise les maladies inflammatoires chroniques (arthrose, diabète, etc.).

La raison est que l’excès d’omégas-6 dégrade les cellules de notre corps en les soumettant à un « stress oxydatif » qui les conduit à rouiller progressivement (comme un morceau de métal abandonné à l’air libre). Et comme si cela ne suffisait pas, l’excès d’omégas-6 est soupçonné de provoquer le cancer, et en particulier le cancer du sein.

Voilà pourquoi vous devez veiller à respecter un bon l’équilibre entre omégas-6 et omégas-3 dans votre alimentation.
Or l’huile de tournesol a un ratio catastrophique de 71 pour 1. L’huile de maïs de 57 pour 1. L’huile de pépin de raisin, très à la mode, est l’une des pires, avec un ratio de 72 pour 1 !  
Les consommer régulièrement, c’est se donner toutes les chances de se rendre malade.


Surtout ne vous passez des fabuleux anti-oxydants de l’huile d’olive


L’huile d’olive est plus équilibrée, avec un ratio omégas-6 / oméga-3 de 11 pour 1. Ce n’est pas encore l’idéal – d’autres huiles font beaucoup mieux, comme nous le verrons. Mais il serait criminel de se priver totalement de cette huile traditionnelle, utilisée abondamment dans l’Egypte ancienne, l’antiquité romaine et bien sûr tout autour de la Méditerranée.


Car l’huile d’olive a d’impressionnants atouts santé dans sa manche. Une étude récente réalisée sur 4 152 femmes a montré qu’un régime méditerranéen riche en huile d’olive extra-vierge diminue nettement le risque de cancer du sein par rapport à un régime pauvre en graisses.

D’autres études ont montré que l’huile d’olive limite l’élévation du taux de glucose après le repas, et réduit le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) de 26 %.

L’huile d’olive ne sera pas obligatoirement « Bio », si elle sert uniquement à la poêle et pour faire les frites. Dans ces conditions, sa consommation alimentaire reste restreinte. Elle résiste jusqu’à 216 C°, très proche de la résistance de l’huile d’arachide 227 C°. Or contrairement à l’huile d’olive, l’huile d’arachide est saturée et, de ce fait, va rendre rigide les parois cellulaires. Cela est néfaste.
L’huile d’olive contient de puissants antioxydants de type flavonoïde (classe chimique qu’on trouve dans les plantes, comme le thé vert, etc.), en particulier l’hydroxytyrosol. Ces antioxydants ont un effet protecteur sur les tissus cardiaques.

L’huile équilibrée en omégas 3/6, doit être « Bio ». Elle est souvent constituée d’un mélange d’huiles « Bio », pression à froid (colza-noix-olive, voire lin ou chanvre). Le rapport entre les molécules omégas-3 et les molécules omégas-6, est, selon les récoltes, de 1 oméga-3 pour 4 à 5 omégas-6

Comment bien choisir son huile d’olives

L’huile d’olive doit être millésimée et le nom du verger ou du moulin doit être indiqué. C’est la preuve qu’il n’y a pas eu de mélanges entre les huiles.
Il existe aussi des appellations d’origine contrôlée (AOC), les appellations d’origine protégée (AOP) et les identifications géographiques protégées (IGP).


Ne pas se priver des incroyables omégas-3 de l’huile de colza.


L’huile de colza est une huile gravement sous-utilisée en Europe.  
C’est pourtant une huile traditionnelle, consommée depuis des centaines d’année en Asie. Elle fait partie du régime d’Okinawa, l’île japonaise où l’on trouve le plus grand nombre de centenaires au monde. (Zone bleue).


L’huile de colza, a d’incroyables bienfaits pour le cœur. La preuve la plus spectaculaire est venue d’une étude conduite par le docteur Michel de Lorgeril et publiée dans la plus prestigieuse revue médicale existante, The Lancet. Les chercheurs ont recruté plus de 600 patients ayant déjà eu un accident cardiaque (infarctus). La moitié d’entre eux devait suivre les conseils habituellement donnés par les cardiologues à leurs patients (arrêt du tabac, exercice physique, etc…). L’autre devait adopter un régime « méditerranéen », enrichi en huile de colza. En mars 1993, les premiers résultats sont tombés. Stupéfiants : on ne comptait pas moins de 20 décès dans le groupe « cardiologue », contre 8 seulement dans le régime « colza » !

Au total, les chercheurs estiment aujourd’hui que l’huile de colza réduit de 62 % le nombre d’accidents cardiaques et de 50% le nombre d’infarctus du myocarde.
Ils s’expliquent par la richesse de l’huile de colza en omégas-3. Notez que l’huile de lin et, dans une moindre mesure, l’huile de noix et de soja comportent aussi beaucoup d’omégas-3.
Mais ces huiles sont moins bien équilibrées que l’huile de colza, qui a un ratio omégas-6 / omégas-3 parfait de 2 pour 1.


Evitez de cuire les huiles de qualité à haute température


Toutes les huiles ne sont pas égales devant la cuisson.
Pour l’huile de lin, c’est simple : il ne faut jamais la cuire !
L’huile de colza est dans une situation intermédiaire. Contrairement à une idée reçue, elle peut être utilisée en cuisson, à température moyenne. Elle est stable au moins jusqu’à 160° (feu 6 sur une échelle de 1 à 9) mais déconseillée au-delà.

L’huile d’olive supporte mieux la chaleur. Elle est parfaitement stable jusqu’à 180 degrés (feu chaud, 7/9) mais commence à perdre ses propriétés à partir de 190 degrés.

A plus haute température, c’est l’huile de coco qu’il faut privilégier : elle est quasiment inoxydable !  

C’est une huile étonnante dont nous reparlerons. Utilisée traditionnellement en médecine ayurvédique, elle est de loin la meilleure huile pour la cuisson à haute température et contient des substances très prometteuses pour les malades d’Alzheimer.
Mais n’oubliez pas que les cuissons douces sont les meilleures pour la santé, l’idéal étant même celles à basses température (moins de 100°), par exemple à la vapeur ou à l’étouffée. 


Choisir des huiles raffinées et mal les conserver

En supermarché ou en boutique diététique, votre réflexe doit être simple : privilégiez les huiles vierges contre les huiles raffinées.
Les huiles raffinées sont obtenues par un procédé industriel qui supprime une partie des bons antioxydants (polyphénols, vitamine E), dégrade les omégas-3 et contribue à la formation de nouvelles molécules néfastes pour la santé.


Choisissez donc toujours des huiles extra vierges.

Elles sont fabriquées avec les procédés les plus naturels. Qui conservent toutes leurs propriétés santé… et leur saveur unique.
Certes, elles sont un peu plus chères, mais c’est un investissement de longue durée indispensable – contracter une maladie du cœur est très coûteux…
Mais attention : parce qu’elles sont plus riches en vitamines et omégas-3, les huiles végétales non raffinées sont aussi plus fragiles. Mises au contact de la chaleur, de l’air et de la lumière, elles ont tendance à s’oxyder, exactement comme une pomme croquée brunit à l’exposition de l’air.

C’est la raison pour laquelle il faut toujours acheter votre huile dans des bocaux opaques, et non transparents. Puis les conserver dans un placard, à l’abri de la lumière et à température ambiante (si possible ne dépassant pas 20°).
L’huile de colza étant plus fragile que l’huile d’olive, il vaut mieux la conserver au réfrigérateur après ouverture et la consommer dans les 3 mois qui suivent.
Notez que l’huile de lin est encore plus délicate et devient même toxique une fois oxydée. Elle doit donc impérativement être consommée dans les 3 semaines suivant l’ouverture (mais rassurez-vous, si elle rancit, vous le sentirez immédiatement au goût).

Sources : Cet article est tiré de l’article de Xavier Bazin / santé nature et innovation. Huiles de cuisine : 6 graves erreurs à éviter (la n°4 est la pire), Huiles alimentaires : des vertus insoupçonnées d’Elwina Consoglobe, les acides gras c’est quoi ? de Aline Périault, la nutrition.fr, L’huile équilibrée oméga 3 – oméga 6 de Jean-marie Magnien.


Sources de Monsieur Bazin :
Sweden Becomes First Western Nation to Reject Low-fat Diet Dogma in Favor of Low-carb High-fat Nutrition - Brian Shilhavy Health Impact News Editor
The importance of the ratio of omega-6/omega-3 essential fatty acids, A.P Simopoulos, Science Direct


Corn Oil in Treatment of Ischaemic Heart Disease, G. A. Rose, W. B. Thomson, and R. T. Williams Br Med J. 1965 Jun 12, Effect of the Anti-Coronary Club Program on Coronary Heart Disease Risk-Factor Status, George Christakis et al. Jama, Low Fat, Low Cholesterol Diet in Secondary Prevention of Coronary Heart Disease, J. M. Woodhill et al. Advances in Experimental Medicine and Biology).


Helping women to good health: breast cancer, omega-3/omega-6 lipids, and related lifestyle factors, Michel de Lorgeril and Patricia Salen, BMC Medicine
Mediterranean Diet and Invasive Breast Cancer Risk Among Women at High Cardiovascular Risk in the PREDIMED Trial, A Randomized Clinical Trial, Estefanía Toledo, MD, MPH, PhD, original Investigation, nov 2015


Extra virgin olive oil use is associated with improved post-prandial blood glucose and LDL cholesterol in healthy subjects Violi F, Loffredo L, Pignatelli P, Angelico F, Bartimoccia S, Nocella C, Cangemi R, Petruccioli A, Monticolo R, Pastori D, Carnevale R.. Nutr Diabetes. 2015 Jul 20;5:e172. doi: 10.1038/nutd.2015.23.
Olive oil consumption and risk of CHD and/or stroke: a meta-analysis of case-control, cohort and intervention studies, Martínez-González MA, Dominguez LJ2, Delgado-Rodríguez M3,. Br J Nutr. 2014 Jul;11


Mediterranean alpha-linolenic acid-rich diet in secondary prevention of coronary heart disease , de Lorgeril M, Renaud S, Mamelle N, Salen P, Martin JL, Monjaud I, Guidollet J, Touboul P, Delaye J.. Lancet. 1994 Jun 11;343(8911):1454-9. Erratum in: Lancet 1995 Mar 18;345(8951):738.
Effect of cooking on olive oil quality attributes, Santos C, Cruz R, Cunha S, Casal S. Food Research International. 2013.